Franceactu.info

Joséphine Pagnier : La nouvelle étoile française du saut à ski, entre ciel et compétition !

Une sportive française de 21 ans a récemment marqué l'histoire en devenant la troisième athlète tricolore à triompher en Coupe du monde de saut à ski, le 3 décembre.


Publié le 17/12/23 06:10 | Modifié le 17/12/23 06:10
Source : franceinfo
Temps de lecture : 3 min
Joséphine Pagnier : La nouvelle étoile française du saut à ski, entre ciel et compétition !
"Après un vol de plus de 140 mètres et quelques secondes, ce qui l'a définitivement transportée vers une autre dimension, je suis vite redescendue sur terre.

Le dimanche 3 décembre, à Lillehammer (Norvège), Joséphine Pagnier est devenue la troisième athlète française de l'histoire à remporter la Coupe du monde de saut à ski, rejoignant ainsi Nicolas Dessum, vainqueur à Sapporo en 1995, et Coline Mattel, victorieuse à Sotchi en 2012 et Sapporo en 2013. À la fin de la compétition, elle semblait ne pas y croire tout de suite, se prenant la tête entre les mains avant d'étreindre son entraîneur.

"Je l'ai prise dans mes bras et nous pleurions tous les deux de joie", se souvient Damien Maître.

"Honnêtement, ce sont les deux plus belles journées de ma vie", confirme-t-elle à Franceinfo: sport, deux jours après sa victoire.

La veille, la jeune française de 21 ans avait décroché le deuxième podium de sa carrière en se classant deuxième.

Un début de saison parfait qui lui a valu de revêtir le maillot jaune de leader au classement général de la Coupe du monde lors de la deuxième manche, qu'elle a également remportée, le vendredi 15 décembre, à Engelberg (Suisse). Joséphine Pagnier, médaillée d'argent olympique de la Jeunesse en 2020 et vice-championne du monde junior l'année suivante, ne surprend pas par hasard.

Cependant, sa victoire dès cette saison, moins d'un an après son premier podium en février dernier à Hinzenbach (Autriche), est plus surprenante.

"Au fond de moi, j'ai toujours su qu'un jour je gagnerais, affirme-t-elle.

Mais je ne m'attendais vraiment pas à cela si tôt.

Une semaine avant, je n'y aurais jamais cru." "Je ne savais pas quand ni où elle gagnerait, mais je lui disais qu'un jour cela se produirait", ajoute Damien Maître. Avant même de travailler ensemble, depuis que son élève a intégré l'équipe de France A lors de l'hiver 2018-2019, l'entraîneur des Bleues l'avait remarquée.

"Cela fait longtemps que je la voyais et j'ai toujours su qu'elle avait tout pour réussir", se rappelle-t-il.

"Quand j'allais là-bas, elle était toujours présente et elle baignait dans cet univers." "Là-bas" fait référence au tremplin de Chaux-Neuve (Doubs), en face duquel est née la jeune femme et dont son père était responsable.

Le saut à ski est une histoire de famille chez les Pagnier, sa grand-mère pratiquait également ce sport malgré l'interdiction imposée aux femmes.

Dès l'âge de quatre ans, avec ses skis de fond aux pieds, la plus jeune d'une fratrie de trois enfants réalise ses premiers sauts sur un petit tremplin.

"Cette passion a grandi et ne s'éteindra jamais", affirme-t-elle.

"Je suis la plus heureuse au monde lorsque je suis dans les airs et que j'ai la sensation de voler." Elle n'a pas peur, du moins pas de se lancer à pleine vitesse dans le vide depuis un tremplin de plus d'une centaine de mètres.

Sa crainte est plutôt "d'échouer, de ne pas obtenir les résultats escomptés".

"Elle avait souvent l'impression que les autres avaient quelque chose de plus", souligne Damien Maître. Le manque de reconnaissance du saut à ski français sur la scène internationale n'est certainement pas étranger à cela.

Avec seulement cinq tremplins homologués (Autrans, Chaux-Neuve, Courchevel, Gérardmer et Prémanon) par la Fédération internationale de ski (FIS), la France n'est pas à la hauteur des 19 tremplins allemands, des 12 autrichiens ou encore des sept norvégiens.

"Nous ne sommes pas des touristes, mais une très petite équipe par rapport aux grandes nations", admet Pagnier.

"C'est un sport dans lequel on peut réaliser de belles performances si l'on a deux bras, deux jambes et le bon équipement." Les performances prometteuses de la Doubiste - tout comme celle de la biathlète Lou Jeanmonnot - pourraient-elles contribuer au développement de la discipline en France ? "Je suis simplement là pour savourer l'instant présent, pas pour sauver la nation ou le saut à ski français", relativise-t-elle au micro d'Eurosport.

"Nous pouvons sortir de l'ombre, mais je suis consciente que malgré les résultats de Jason Lamy-Chapuis [champion olympique et quintuple champion du monde de combiné nordique], le saut à ski n'a pas bénéficié de la même médiatisation que d'autres sports." Depuis son exploit à Lillehammer, elle en est bien consciente. Comme de nombreux sportifs dans son cas, la popularité pourrait venir d'une performance lors des Jeux olympiques d'hiver.

Joséphine Pagnier ne pourra plus se cacher et sera forcément une des favorites pour une médaille à Cortina 2026, puis dans les Alpes françaises en 2030 - si la candidature est retenue - alors qu'elle aura respectivement 23 et 27 ans.

"Nous avons tous des rêves olympiques", glisse-t-elle.

"Je serais honorée de participer à des Jeux olympiques en France, mais je ne peux garantir ma présence.

Tout est possible." Depuis sa performance à Lillehammer, elle en est plus convaincue que jamais."

Les articles les plus lus


Autres actus Sport


Découvrez tous nos autres articles sur le même thème

Plus d'actu Sport
Suivez France Actu