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Cancer : Les robots, les choix inattendus pour les chimiothérapies

Des hôpitaux adoptent l'utilisation de robots pour faciliter la préparation des traitements de chimiothérapies, à l'instar du CHU de Nantes.


Publié le 23/12/23 06:04 | Modifié le 23/12/23 06:04
Source : 20 Minutes
Temps de lecture : 3 min
Cancer : Les robots, les choix inattendus pour les chimiothérapies
Il manipule seule les poches, flacons et seringues, à l’abri du regard des patients.

Trois ans après l’introduction du premier modèle au sein du célèbre centre de lutte contre le cancer Gustave-Roussy à Villejuif (Val-de-Marne), une dizaine d’établissements de santé français sont maintenant équipés d’un robot pour la préparation de chimiothérapie.

Le dernier en date est opérationnel depuis deux mois au sein du CHU de Nantes.

Ces machines étonnantes dotées d’un bras articulé sont peu connues du grand public, y compris des patients atteints de cancer.

Elles ont pour objectif de remplacer les humains dans l'assemblage de certaines solutions médicamenteuses destinées à la chimiothérapie.

« Ces tâches sont extrêmement précises et doivent être répétées plusieurs dizaines de fois par jour à la main.

La sécurité sanitaire est telle que les manipulations sont effectuées avec trois paires de gants, les bras tendus, à travers une vitre de protection.

C'est contraignant et cela peut causer des troubles musculo-squelettiques (TMS) pour ceux qui s'en occupent »
, explique François Rondeau, chef du pôle santé publique et pharmacie du CHU de Nantes.

« J'ai plusieurs collègues qui souffrent à long terme, notamment aux articulations », confirme Charline, préparatrice en pharmacie hospitalière depuis plus de dix ans. « Extrêmement précis et fiable » Utilisé pour 25 % à 40 % de l'activité, en particulier pour les préparations récurrentes, le robot, qui reconnaît les produits grâce à un système de lecture optique, permet donc une « baisse drastique des gestes répétitifs » des opérateurs concernés.

Son arrivée permettrait également de « réduire les temps de préparation » des chimiothérapies et de « prévoir certaines prises en charge », selon l'hôpital public nantais, qui réalise près de 50 000 préparations médicamenteuses par an pour les soins en cancérologie. « Le robot est extrêmement précis et fiable.

La prise en main de l'outil a également été plus rapide que ce que nous imaginions.

C'est un réel progrès dans un contexte où nos besoins en chimiothérapie augmentent en moyenne de 6 % chaque année »
, constate Nicolas Cormier, responsable du secteur de pharmacotechnie du CHU de Nantes.

Cependant, cette technologie, fabriquée par huit industriels dans le monde, a un coût élevé.

Le robot de Nantes, développé par la société italienne Loccioni, a par exemple nécessité un investissement « conséquent » de 400 000 euros (hors maintenance).

Comme dans la plupart des établissements de santé où il a été introduit, il effectue désormais un volume de travail équivalent à celui de deux à trois préparateurs en pharmacie à temps plein.

« Il ne peut pas travailler seul.

Une personne doit être constamment présente pour le fournir et le diriger.

Cela crée un nouveau métier »
, précise Nicolas Cormier. « Des perspectives prometteuses » Les autres postes de préparateurs non requis grâce au robot sont généralement réaffectés à des missions de contrôle analytique.

« Avec cette réorganisation, nous renforçons encore la sécurité de nos traitements », justifie François Rondeau.

« Il était hors de question de profiter du robot pour toucher aux effectifs.

Ce n'est pas du tout ainsi que nous avons conçu le projet.

»
C'est probablement pourquoi le robot est bien accueilli par les équipes.

« C'est une façon différente de travailler, cela nous libère du temps pour faire d'autres choses intéressantes », pense Charline, qui a été formée au robot après un appel aux volontaires.

À terme, les robots de préparation, qui existent déjà sous une forme moins avancée dans la plupart des pharmacies hospitalières, pourraient se multiplier.

« La technologie progresse rapidement.

Cela ouvre des perspectives prometteuses pour d'autres préparations de soins »
, considère Nicolas Cormier.

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