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"Révolutionner le recyclage : Devoir de Néolithe de transformer les déchets en cailloux"

La jeune entreprise innovante d'Angers, ambitionnant de trouver une alternative durable à l'incinération et l'enfouissement, vient de clôturer une levée de fonds majeure.


Publié le 20/12/23 06:05 | Modifié le 20/12/23 06:05
Source : 20 Minutes
Temps de lecture : 2 min
"Révolutionner le recyclage : Devoir de Néolithe de transformer les déchets en cailloux"
Il s'agit d'un défi scientifique et industriel qui semble insensé.

Cependant, près d'Angers, une jeune start-up s'est fixé pour objectif de transformer les déchets non recyclables en cailloux afin de les utiliser ensuite comme matériau de construction.

Néolithe, c'est le nom de cette start-up, vient d'annoncer une levée de fonds de 60 millions d'euros pour accélérer le développement de cette "alternative de grande envergure" qu'elle est sur le point de proposer.

Quentin Laurens, directeur des affaires publiques de l'entreprise, explique : "Aujourd'hui, les déchets non valorisés sont soit enfouis, soit incinérés, ce qui est une catastrophe sur le plan environnemental.

Notre objectif est de proposer une troisième voie : la fossilisation accélérée." En d'autres termes, reproduire le cycle naturel de formation des roches, mais beaucoup plus rapidement que ce qui s'est produit il y a des millions d'années. C'est William Cruaud, ancien tailleur de pierre de tuffeau, qui a eu cette idée en 2019, se lançant dans cette aventure entrepreneuriale prometteuse avec son fils ingénieur Nicolas et un autre associé.

Concrètement, ils ont étudié les déchets industriels non inertes et non dangereux, les ont réduits en une poudre très fine, puis les ont transformés en une pâte minérale grâce à un "liant naturel" dont la recette est secrète.

En moins d'une heure, un caillou de la forme et de la taille souhaitée se forme, qui peut être comparé à de la pierre naturelle après deux ou trois mois.

Quentin Laurens souligne : "Tout est protégé, breveté.

Nous sommes les seuls au monde à proposer ce processus qui a une empreinte carbone négative, car la fossilisation des déchets séquestre plus de CO2 qu'elle n'en émet." En trois ans, cette idée a déjà progressé.

Une première usine pré-industrielle a été créée à Chalonnes-sur-Loire, avec une capacité de traitement de 10 000 tonnes de déchets industriels par an.

Les entreprises du secteur de la construction ont déjà exprimé leur intérêt, avec plusieurs dalles et chemins piétonniers réalisés avec ce nouveau matériau écologique, appelé anthropocite.

"Il possède d'excellentes propriétés mécaniques.

Aujourd'hui, on peut l'intégrer à hauteur de 20 % en remplacement de l'agrégat classique dans le béton de propreté, ce qui est déjà une avancée significative." Des études sont en cours pour l'utiliser dans le béton structurel et pour créer des sous-couches routières, qui nécessitent une résistance et une tolérance environnementale élevées.

Il s'agit d'un marché porteur, sachant que 450 millions de tonnes d'agrégats sont consommées chaque année et que l'activité des carrières de roche est parfois controversée. Néolithe, qui compte déjà 200 employés, prévoit de construire une première usine dans les Pays-de-la-Loire d'ici 2025, avec une capacité de traitement de 100 000 tonnes de déchets par an.

Cet équipement sera ensuite reproduit dans toute la France, avec une autre ambition : pouvoir valoriser également les déchets ménagers provenant de la poubelle noire (à l'exception des matières organiques, qui doivent de toute façon être triées).

À terme, Néolithe affirme pouvoir "réduire l'empreinte carbone du pays de 7 %" alors que le secteur du bâtiment représente actuellement 43 % de la consommation énergétique annuelle française et génère 23 % des émissions de gaz à effet de serre.

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