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Tour de France 2024 : comment Tadej Pogacar et sa formation cinq étoiles ont essoré Jonas Vingegaard

L'équipe émiratie a fait rouler tous ses coureurs dans le col du Galibier, mardi, pour éparpiller le peloton. Même Jonas Vingegaard a dû céder face à Tadej Pogacar, parti seul vers la victoire.


Publié le 02/07/24 20:00 | Modifié le 02/07/24 20:00
Source : franceinfo
Temps de lecture : 4 min
Tour de France 2024 : comment Tadej Pogacar et sa formation cinq étoiles ont essoré Jonas Vingegaard
Tadej Pogacar avait des comptes à régler.

Isolé et distancé de plus d'une minute par Jonas Vingegaard l'an passé lors de la première étape de montagne, alors qu'il revenait de blessure, le Slovène a rendu la monnaie de sa pièce au Danois, mardi 2 juillet, en allant chercher sa 12e victoire sur le Tour et le maillot jaune. Pour cette seule journée de haute montagne avant la 14e étape, Tadej Pogacar a fait ce qu'on imaginait qu'il ferait : profiter de la force collective de son équipe pour essorer tous les adversaires, jusqu'à décramponner le dernier survivant, qui fut bien Jonas Vingegaard. Au final, le bilan n'a rien d'un gouffre insurmontable, mais l'écart à l'arrivée est notable : 37 secondes de débours pour le Danois, deux de moins pour Primoz Roglic ou Remco Evenepoel, qui avait annoncé le scénario du jour avant même le départ du Tour.

"UAE, et surtout Pogacar, veulent en quelque sorte se "venger" de ce que Jumbo-Visma avait fait l'année dernière à UAE Emirates.

Donc je pense que la situation est un peu inversée : ils vont faire la tactique des Jumbo avec Jonas dans le rôle de Tadej", prophétisait le Belge.  Une entreprise de démolition collective Pour réussir son entreprise, la formation émiratie a fait décoller toutes ses fusées les unes après les autres : Nils Politt et Tim Wellens ont écrémé au pied des cols, Marc Soler et Pavel Sivakov ont secoué les outsiders, avant que le trio Ayuso-Almeida-Yates n'isole les derniers malheureux vissés sur leur selle, qui tentaient de suivre le train infernal blanc et noir.

"C'était le plan : Nils en premier, ensuite Tim, Marc, moi et puis les quatre meilleurs grimpeurs qu'on a.

Ça s'est passé comme on voulait, ça a payé", a révélé le Français Pavel Sivakov.

"Travail cinq étoiles pour toute l'équipe", résume de son côté Joao Almeida. Tous les outsiders, comme Matteo Jorgenson, Felix Gall ou Santiago Buitrago, exsangues à cinq kilomètres du sommet du Galibier, il ne restait alors plus que huit coureurs : Primoz Roglic, Jonas Vingegaard, Remco Evenepoel et son équipier Mikel Landa puis...

quatre coureurs UAE.

"On a mis un bon tempo dans le Galibier parce qu'on voulait voir le niveau des équipes en général, pas simplement des leaders.

Je suis plus que satisfait de ce qu'ils ont montré, c'était exceptionnel", a développé le manager Mauro Gianetti. "Nous avons montré aujourd’hui qu’on avait une des plus grosses équipes, elle a fait un travail fantastique." Tadej Pogacar Les uns après les autres, alors que lui était lové dans les roues, à l'abri du vent, les derniers coéquipiers de Tadej Pogacar ont bandé les muscles.

"Toute l'équipe était peut-être encore mieux que ce qu'on pensait", a estimé Mauro Gianetti. A 800 mètres du sommet, le zébulon slovène a bondi sur ressorts.

Seulement suivi par Jonas Vingegaard, qui a finalement lui aussi dû s'avouer vaincu dans les derniers hectomètres du col : sept secondes d'écart au sommet, 37 à l'arrivée, et 50 au général pour le Danois. "La montée en elle-même n'est pas si dure, seule la dernière partie est vraiment pentue.

Ça n'aurait pas été intelligent d'attaquer plus tôt.

Il n'y avait qu'un moment où il pouvait faire la différence, et il l'a faite", explique Joao Almeida. Étape 4 : Tadej Pogacar attaque ! Porté par le gros travail des ses coéquipiers, Tadej Pogacar (UAE Team Emirates) accélère dans les pentes du Galibier.

Jonas Vingegaard (Visma | Lease a Bike) et Remco Evenepoel (Soudal Quick-Step) tentent de lui emboîter le pas mais sont trop justes. Grâce à sa force du nombre, Team UAE Emirates aurait pu envoyer un homme seul devant, obligeant ses adversaires, déjà la langue pendue, à rouler pour le rattraper.

Mais elle a préféré restée groupée, car l'objectif était clair : malmener jusqu'au bout Jonas Vingegaard, convaincant depuis le début du Tour mais logiquement un peu juste, lui qui n'a pas couru depuis sa chute début avril.

"Je savais que je pouvais gagner et reprendre quelques secondes.

Mais le faire de cette façon, c’est spécial", a salué le vainqueur. Dans ce match de boxe où chacun renvoie l'autre dans les cordes dès qu'il le peut, Tadej Pogacar a remporté le premier round de cette édition.

"On ne doit pas travailler pour fatiguer Jonas [Vingegaard], mais c’est sûr qu’on a une bonne marge d’avance et je suis en super forme, mieux que l’année dernière.

Je l'ai vu en excellente condition aujourd'hui, on en saura un peu plus par la suite", a assuré le Slovène. Mais l'édition précédente a rappelé que la vérité d'un col n'est pas forcément celle du suivant.

Avec 50 secondes de retard au général, Jonas Vingegaard est bien dans la peau du chasseur.

De quoi cacher son jeu jusqu'à la troisième semaine, là où les courbes de puissance entre les deux pourraient bien s'inverser.

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