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REPORTAGE. "Depuis le temps que j'attends ça !", s'impatientent des militants RN du Var, pressés de voir leur parti prendre le pouvoir

Dans le Var, bastion historique de l'extrême droite, les militants confient leurs espoirs et leurs attentes en vue du second tour des élections législatives, le 7 juillet.


Publié le 03/07/24 21:00 | Modifié le 03/07/24 21:00
Source : franceinfo
Temps de lecture : 4 min
REPORTAGE. "Depuis le temps que j'attends ça !", s'impatientent des militants RN du Var, pressés de voir leur parti prendre le pouvoir
Le Rassemblement national obtiendra-t-il une majorité absolue de sièges à l’assemblée nationale ? C'est la principale question avant le second tour des législatives dimanche 7 juillet et alors que 211 candidats se sont désistés pour faire barrage à l’extrême droite.

Pas de quoi ternir le moral des militants RN rencontrés dans le Var, bastion historique de l’extrême droite. à lire aussi Législatives 2024 : candidats "sous curatelle", "fantômes", et même auteur de prise d'otages, les investitures embarrassantes du Rassemblement national Dans ce département, cinq députés sur huit ont ainsi été élus dès le premier tour le 30 juin : ils sont tous sous l'étiquette RN.

Les autres candidats du parti à la flamme sont en ballottage favorable pour le second tour.

Alors, les tractages se multiplient dans une atmosphère plutôt détendue sur ce marché, où Alexis essuie bien quelques refus mais croise aussi beaucoup d’électeurs convaincus.

"Depuis le temps que j’attends ça ! J’espère que ça va marcher cette fois", lance un passant pour qui la percée du Rassemblement national est un "soulagement".

"Je suis très heureux, j’étais même en pleurs le soir du premier tour, tellement d’émotions...

Ce qui est en train de se passer est historique." Alexis, un électeur du RN à franceinfo Et Alexis en sait quelque chose : il a intégré le Front national dès ses 18 ans, il en a 44 aujourd'hui.

"L’évolution, on n’arrivait pas à la faire avec le FN et il y a eu un changement", analyse-t-il, sans renier l’héritage de Jean-Marie Le Pen.

"Il y a des années en arrière, il annonçait des choses qui se passent à l'heure actuelle.

Quand il racontait qu’on montait de plus en plus de mosquées, on le voit maintenant", note-t-il. La vraie différence avec le Rassemblement national reste la jeunesse, selon lui : "Ce sont les jeunes patriotes qui sont là maintenant et qui veulent sauver le pays !" Dix fois plus de jeunes militants  Le groupe de jeunes militants actifs dans le département a été décuplé en deux ans, passant de 25 à 250 personnes sur le terrain.

Certains sont à peine majeurs et déjà très investis, comme Jordann Faure, 19 ans et déjà une certaine expérience.

"J’ai commencé par les régionales et départementales en 2021.

J’ai fait la campagne de Marine Le Pen en 2022 et j’étais responsable communication de la campagne de Laure Lavalette en 2022, également", fait-il remarquer.  Ancien collaborateur parlementaire, il entrevoit l’étape supérieure : le RN passer de l’hémicycle au gouvernement. "C’est le seul parti prêt et qui a la volonté de redresser le pays.

Eric Ciotti a changé aussi le paysage politique avec Jordan Bardella.

Ca va être un très bon duo et n’oublions pas Marine Le Pen pour 2027, c’est la prochaine étape ! Mais là, d’abord, Jordan Bardella à Matignon". Jordann Faure, militant RN à franceinfo Encore faut-il qu’il y soit.

Le président du Rassemblement national, tout comme Marine le Pen, l’a répété : sans majorité absolue, Jordan Bardella ne sera pas Premier ministre.

Ce que certains regrettent, mais tous disent comprendre cet argument. Thomas Molina, 24 ans, responsable du Rassemblement national de la jeunesse dans le Var, le résume : "Si on prend le pouvoir, alors qu'on n'a pas une majorité absolue, on risque de décevoir beaucoup des gens qui pensaient qu’on allait pouvoir prendre des décisions fortes dès le début et faire passer des réformes aussi..." "Sécurité", "Vintage family" et "Français de souche" Alors, qu'attendent ces jeunes militants RN en termes de réformes ? Tous ont des réponses assez diverses, mais la sécurité et l’immigration sont deux thèmes récurrents.

Pour Jordann Faure, le jeune militant, l’une des solutions est judiciaire : "Rendre à la justice ses pouvoirs, il faut rétablir les peines planchers et la perpétuité réelle." À quelques mètres de lui, une militante franco-américaine s'approche.

"Je fais partie de l’union des droites, je suis responsable du mouvement conservateur pour le Var et la région Paca", explique Mélissa Michel.

En France depuis 40 ans, c’est avec son accent californien qu’elle milite pour le RN et espère le retour de valeurs traditionnelles.

"On voudrait bien que la famille, la 'vintage family' - maman, papa, enfants -, puisse avoir sa place dans la société, n'ait pas à baisser la tête parce que ça commence à être comme ça", juge Mélissa, qui dénonce aussi le "wokisme". Mais au-delà des sujets sociétaux, il y a des attentes plus internationales.

Devant le siège du RN à Toulon, Serge, sympathisant déjà à l’époque du FN, espère, lui, sortir de l’Europe.

"On veut retrouver notre identité, on veut pas être des Belges ou des Allemands.

On veut pas que la politique de notre pays, donc notre fric, soit décidé par l’Europe.

On veut être Français et gérés par la France." Serge, sympathisant RN à franceinfo "Je trouve que le RN est celui qui défend le mieux le drapeau tricolore.

Ça s’arrête à ça pour moi, la politique", précise-t-il, avant de glisser une politique "pas extrême" : "On n’est pas d’extrême droite.

On est Français de souche." Une expression pourtant historiquement d’extrême droite, popularisée par le nationaliste Maurice Barrès.

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