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«Elle est morte après cinq mois d'agonie» : à Nice, la terrible fin de vie de Claude, victime d'une agression gratuite

Le 24 janvier, cette femme de 81 ans a été agressée sans raison particulière par une jeune femme alors qu’elle promenait son chien. Après cinq mois de souffrance et une lutte acharnée pour rester en vie, elle s’est éteinte lundi.


Publié le 27/06/24 12:00 | Modifié le 27/06/24 12:00
Source : Le Figaro
Temps de lecture : 3 min
«Elle est morte après cinq mois d'agonie» : à Nice, la terrible fin de vie de Claude, victime d'une agression gratuite
Le Figaro Nice Sandra Salas est inconsolable.

Lundi, sa mère Claude s’est éteinte à l’âge de 81 ans.

«C’est la fin de vie que l’on ne souhaite à personne.

Elle a vécu cinq mois d’agonie»
, observe l’avocate de la famille, Maître Audrey Vazzana.

L'octogénaire est à mille lieues d’être morte de sa «belle mort».

«Ça a été abominable.

Elle était devenue un légume, paralysée dans son lit à regarder le plafond»
, poursuit Sandra.

Malgré sa prothèse au genou, Claude avait pourtant bien commencé l’année, alternant entre les sorties avec ses amies et les petites promenades de Fiona, son Shih Tzu.

«Elle avait sa petite vie de mamie comme les autres», explique Sandra.

C’est justement lors d’une de ses promenades avec sa chienne, le 24 janvier, que sa vie a basculé. Vers 9h du matin ce jour-là, la vieille dame a été agressée gratuitement dans les allées du parc Arson, quartier Riquier, à Nice.

La mise en cause, une jeune femme de 28 ans à la réputation sulfureuse, l’a copieusement insultée, avant de la frapper puis de la pousser par terre avec force.

Sans se retourner, elle a ensuite repris son chemin, comme si de rien n'était.

Après s'être relevée, non sans difficulté, l’octogénaire est parvenue à regagner son domicile, tout proche.

Son état s'est ensuite peu à peu dégradé, au point que les secours ont été prévenus par sa fille, inquiète.

Victime d'un traumatisme crânien et présentant un hématome sous-dural, cette dernière a été transportée à l'hôpital Lenval, à Nice, avec un pronostic vital engagé. Une autopsie attendue Elle ne s’est malheureusement jamais remise de son agression.

Paralysée du côté gauche, incapable de déglutir et donc de se nourrir, l’octogénaire a vécu jusqu’à la fin alité en permanence, sous sonde gastrique et poche urinaire.

Les quinze derniers jours ont été les plus douloureux.

Pour diverses raisons liées à la dégradation de son état de santé, la malheureuse est restée sans manger ni boire, uniquement sous perfusion.

«La situation ne devait durer qu’une semaine mais elle ne voulait tellement pas mourir qu’elle a tenu quinze jours», poursuit Sandra, la voix tremblante.

«Elle ne parlait plus, on ne communiquait qu’avec la main», détaille-t-elle encore.

Aussi, l’annonce du décès lundi, Sandra l’a reçue comme une délivrance.

«Ça a été un grand soulagement quand elle est partie car je me suis dit qu’enfin elle ne souffrait plus...

Mais je me suis aussi dit qu’avec un cœur pareil, elle aurait dû vivre encore des années si elle n’avait pas rencontré la route de son bourreau»
, explique-t-elle. Car pour Sandra, comme pour Me Vazzana, le décès de Claude est directement lié à l’attaque dont elle a été victime fin janvier.

«Qu’on ne me dise pas qu’elle avait 81 ans et qu’elle est morte de vieillesse.

Cela n’a aucun rapport.

Elle n’avait que 81 ans et sans son problème au genou, elle était en pleine forme»
, insiste l’avocate.

En ce sens, une autopsie doit être réalisée dans les prochains jours.

Quant à la jeune femme mise en cause, cette dernière a été mise en examen pour «violences volontaires sur personne vulnérable suivie d'infirmité permanente» et laissée libre sous contrôle judiciaire. Je n'attends plus grand-chose de la justice.

Je suis triste mais aussi pleine de haine et de colère.

Ce que je sais, c'est que je n'ai plus de famille aujourd'hui, je n'ai plus que des photos Sandra Salas, fille de Claude «Ma mère voulait tellement s’en sortir pour assister au procès...

Malheureusement cela n’arrivera pas.

En attendant, nous, on a pris perpétuité tandis que cette femme de 28 ans continue sa vie comme si de rien n’était»
, tempête Sandra.

«On ne sait même pas quand elle sera jugée.

Les délais sont déjà longs pour une personne incarcérée mais alors là, avec une mise en cause dehors, je n’ose y penser»
, se désole à son tour Me Vazzana.

«Ma mère a été tuée deux fois, par son “agresseuse” et par la justice qui la laisse en liberté», abonde Sandra, amère.

Du reste, si l’autopsie venait à établir un lien entre l’agression et le décès, la charge pénale pourrait être requalifiée en «violences ayant entraîné la mort».

La peine encourue étant alors de vingt ans prison.

«Je n’attends plus grand-chose de la justice.

Je suis triste mais aussi pleine de haine et de colère.

Ce que je sais, c’est que je n’ai plus de famille aujourd’hui, je n’ai plus que des photos»
, conclut Sandra.

S’agissant de Fiona, la chienne de Claude, celle-ci est restée prostrée pendant des mois, refusant de s’alimenter.

Elle s’est peu à peu laissée mourir et s’est éteinte quelques jours avant sa maîtresse.

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