Franceactu.info

L'histoire épique des Presley : une gloire bien supérieure pour Sofia Coppola

"Dans Priscilla, plongez au cœur d'une emprise amoureuse dépeinte avec délicatesse : le récit poignant de Priscilla Presley, épouse tourmentée du légendaire King."


Publié le 31/12/23 06:06 | Modifié le 31/12/23 06:06
Source : Le Figaro
Temps de lecture : 3 min
L'histoire épique des Presley : une gloire bien supérieure pour Sofia Coppola
En septembre dernier, à Venise, le dîner très exclusif organisé par Chanel lors de la Mostra se déroulait au Harry's Bar, rendu célèbre par Hemingway.

Cette fois-ci, c'était Sofia Coppola, ambassadrice de la maison, qui était célébrée.

La réalisatrice américaine était rayonnante : son film Priscilla venait d'être ovationné dans la même salle où treize ans auparavant elle avait reçu un Lion d'Or pour Somewhere. Priscilla, un biopic désenchanté, raconte l'histoire d'une jeune fille de 14 ans, Priscilla Beaulieu, timide et naïve, et d'Elvis Presley, dix ans plus âgé, qui se rencontrent alors que la star américaine effectue son service militaire en Allemagne.

Cette histoire d'amour, présentée comme un conte de fées à l'époque, serait aujourd'hui qualifiée de relation toxique. Avec sa délicatesse habituelle, Sofia Coppola filme les émois et les souffrances d'une adolescente qui se retrouve prisonnière d'un mariage qui la relègue à l'ombre d'une idole égocentrique et adulée, un mari ambivalent, froid et souvent cruel.

Priscilla Presley, la véritable Priscilla, a raconté toute son histoire dans une autobiographie émouvante publiée en 1986 et qui a inspiré le film. Ce soir-là à Venise, Priscilla Presley, qui a maintenant 78 ans, accompagnait Sofia Coppola, dont elle aime le film (elle a participé à la production) sans toutefois s'aventurer sur le fond, c'est-à-dire la remise en question du mythe : "Elvis n'était absolument pas un monstre, insiste-t-elle.

Il a été mon grand amour.

Le quitter et partir a été la décision la plus difficile que j'ai prise dans ma vie.

Mais je n'avais pas d'autres choix." Dans une entrevue avec Madame Figaro, Sofia Coppola explique son intérêt pour Priscilla Presley.

"Lorsque j'ai découvert son histoire, j'ai été très surprise par le parcours de cette femme et de son couple.

Et quelque chose de familier résonnait en moi : j'ai vraiment eu l'impression d'avoir ressenti les mêmes émotions, au tout début de leur histoire d'amour, comme tant d'autres jeunes filles.

J'étais dans mon appartement à Paris lorsque je l'ai appelée pour lui demander si elle envisageait un jour d'adapter son livre au cinéma.

Elle a été aimable et encourageante, elle m'a dit qu'elle aimait mes films et qu'elle me ferait confiance si cela se concrétisait.

J'ai ressenti une énorme responsabilité pour exprimer mon point de vue dans le film, tout en respectant son récit à elle." Sofia Coppola admet que remettre en question une icône américaine comme Elvis Presley était risqué, mais elle estime que Priscilla Presley avait le droit de raconter sa version des faits.

Elle précise que son intention n'était pas de dépeindre Elvis comme un méchant, car le film montre également son hypersensibilité et ses blessures.

Elle voulait simplement filmer une relation complexe, avec ses hauts et ses bas. Interrogée sur le terme de "pervers narcissique", Sofia Coppola refuse de l'utiliser, même si elle reconnaît que tout tournait autour d'Elvis Presley et de sa célébrité, tandis que Priscilla était reléguée à un rôle subalterne. En ce qui concerne la relation du film avec le mouvement #MeToo, Sofia Coppola laisse les gens libres de qualifier son film comme ils le souhaitent.

Elle souligne simplement qu'il faut replacer cette histoire dans son contexte, celui des années 1960, à une époque où les mentalités étaient différentes et où les femmes avaient d'autres attentes.

Elle précise que sa démarche était de réfléchir aux rôles imposés aux femmes à cette époque, en s'inspirant de la génération de sa mère. Sofia Coppola reconnaît que sa propre expérience de faire partie d'une famille de célébrités lui a permis de mieux appréhender cette histoire, bien qu'elle souligne que la renommée de la famille Presley et leur gloire éclatante n'ont rien à voir avec son expérience personnelle. La réalisatrice avoue être fascinée par l'adolescence depuis Virgin Suicides en 1999, car c'est une période de la vie où de nombreuses émotions et expériences se bousculent, et où l'identité se forme. Enfin, Sofia Coppola ne se considère pas comme une féministe, mais elle admet que l'histoire de Priscilla est celle d'une femme qui s'émancipe, qui quitte son mari pour trouver sa propre identité et forger son propre destin.

Elle ne voit pas d'inconvénient à qualifier le film de biopic féministe si c'est l'interprétation qui en est faite. Pour conclure, lorsqu'on lui demande si elle parle français, Sofia Coppola répond qu'elle le comprend mais qu'elle est trop timide pour le parler.

Ses filles, quant à elles, parlent français et se moquent de son accent. Le film Priscilla, réalisé par Sofia Coppola et avec Cailee Spaeny et Jacob Elordi, sortira le 3 janvier.

Les articles les plus lus


Autres actus Divertissement


Découvrez tous nos autres articles sur le même thème

Plus d'actu Divertissement
Suivez France Actu